Courts-circuits – Etienne Klein


Carnet de lecture pour « Courts-circuits », de Étienne Klein

Un mot : Épistémologie

Je lis et admire Etienne Klein depuis longtemps, pour sa capacité de vulgarisation qui a, je crois à mon humble niveau, inspiré mes propres méthodes d’enseignement et de conférences. Etienne Klein nous gratifie ici d’un essai entre la science et la philosophie, structuré au fil de 10 rapprochements d’idées (des courts-circuits) qui n’ont a priori rien à voir, mais pour lesquels l’auteur va tirer des parallélismes, des références, voire des similitudes.

On y trouvera pêle-mêle :

Des parallèles entre Einstein (une pierre) et les Rolling Stones (des pierres…).

Une très belle analyse du hasard et de la destinée.

Une nouvelle démonstration que l’expérience vécue contredit souvent la théorie, en partant de surcroît d’une image qui m’est chère :

Mais aussi une biographie du résistant Jean Cavaillès, faisant état de la nécessité de chacun à s’engager :

Cavaillès est entré en résistance non par volonté, ni par fidélité à un parti ou à une ligne politique, mais « par logique ». Marqué là encore par Spinoza, pour qui «il est de la nature de la raison de considérer les choses comme nécessaires, et non comme contingentes », il jugeait que le libre arbitre est une illusion, que le sujet, le sujet humain, est de peu de poids vis-à-vis de la nécessité dans laquelle il se trouve pris: « Nous sommes en tout menés. Menés, mais non contraints et forcés, menés comme par la lumière » (…) « Je suis spinoziste, il faut résister. » L’homme n’est pas véritablement libre, pense-t-il, ou plutôt il n’est authentiquement libre que lorsque ses actes découlent de la nécessité de sa nature humaine. Même nos volontés, libres en apparence, sont en réalité déterminées par des causes, intérieures ou extérieures, qui sont elles-mêmes déterminées par d’autres causes, et ainsi de suite jusqu’à l’infini. Nous sommes ainsi « pétris du monde », ce qui rend intenable toute posture de type tour d’ivoire.
(…) dès lors qu’en 1940 la situation était inaccерtable, il était impératif de lutter contre elle, contre sa persistance, un point c’est tout. Et, par lutte, il ne fallait pas entendre la discrète distribution de tracts à la nuit.

J’ai aimé : 7/10


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