25 biais cognitifs qui nuisent à la pensée rationnelle

Les biais cognitifs (aussi appelés biais psychologiques) sont des formes de pensée qui dévient de la pensée logique ou rationnelle et qui ont tendance à être systématiquement utilisées dans diverses situations.

Ils constituent des façons rapides et intuitives de porter des jugements ou de prendre des décisions qui sont moins laborieuses qu’un raisonnement analytique qui tiendrait compte de toutes les informations pertinentes.

Ces jugements rapides sont souvent utiles mais sont aussi à la base de jugements erronés typiques.

Le concept a été introduit au début des années 1970 par les psychologues Daniel Kahneman (prix Nobel en économie en 2002) et Amos Tversky pour expliquer certaines tendances vers des décisions irrationnelles dans le domaine économique. Depuis, une multitude de biais intervenant dans plusieurs domaines ont été identifiés par la recherche en psychologie cognitive et sociale.

Certains biais s’expliquent par les ressources cognitives limitées. Lorsque ces dernières (temps, informations, intérêt, capacités cognitives) sont insuffisantes pour réaliser l’analyse nécessaire à un jugement rationnel, des raccourcis cognitifs (appelés heuristiques) permettent de porter un jugement rapide. Ces jugements rapides sont souvent utiles mais sont aussi à la base de jugements erronés typiques.

D’autres biais reflètent l’intervention de facteurs motivationnels, émotionnels ou moraux ; par exemple, le désir de maintenir une image de soi positive ou d’éviter une dissonance cognitive (avoir deux croyances incompatibles) déplaisante.

Voici une liste de 25 biais cognitifs fréquents :

Le biais de confirmation est la tendance, très commune, à ne rechercher et ne prendre en considération que les informations qui confirment les croyances et à ignorer ou discréditer celles qui les contredisent.

Le biais de croyance se produit quand le jugement sur la logique d’un argument est biaisé par la croyance en la vérité ou la fausseté de la conclusion. Ainsi, des erreurs de logique seront ignorées si la conclusion correspond aux croyances. (Maintenir certaines croyances peut représenter une motivation très forte : lorsque des croyances sont menacées, le recours à des arguments non vérifiables augmente ; la désinformation, par exemple, mise sur la puissance des croyances : Pourquoi la désinformation fonctionne ?)

Le biais d’autocomplaisance est la tendance à s’attribuer le mérite de ses réussites et à attribuer ses échecs à des facteurs extérieurs défavorables.

L’erreur fondamentale d’attribution est la tendance à surestimer les facteurs personnels (tels que la personnalité) pour expliquer le comportement d’autres personnes et à sous-estimer les facteurs conjoncturels.

L’effet de halo se produit quand la perception d’une personne ou d’un groupe est influencée par l’opinion que l’on a préalablement pour l’une de ses caractéristiques. Par exemple, une personne de belle apparence physique sera perçue comme intelligente et digne de confiance. L’effet de notoriété est aussi un effet de halo.

Le biais rétrospectif est la tendance à surestimer, une fois un événement survenu, comment on le jugeait prévisible ou probable.

L’excès de confiance est la tendance à surestimer ses capacités. Ce biais a été mis en évidence par des expériences en psychologie qui ont montré que, dans divers domaines, beaucoup plus que la moitié des participants estiment avoir de meilleures capacités que la moyenne. Ainsi, plus que la moitié des gens estiment avoir une intelligence supérieure à la moyenne.

Le biais de négativité est la tendance à donner plus de poids aux expériences négatives qu’aux expériences positives et à s’en souvenir davantage.

L’effet Barnum (ou effet Forer) consiste à accepter une vague description de la personnalité comme s’appliquant spécifiquement à soi-même. Les horoscopes jouent sur ce phénomène.

L’aversion de la dépossession (ou effet de dotation) désigne une tendance à attribuer une plus grande valeur à un objet que l’on possède qu’à un même objet que l’on ne possède pas. Ainsi, le propriétaire d’une maison pourrait estimer la valeur de celle-ci comme étant plus élevée que ce qu’il serait disposé à payer pour une maison équivalente.

L’illusion de corrélation consiste à percevoir une relation entre deux événements non reliés ou encore à exagérer une relation qui est faible en réalité. Par exemple, l’association d’une caractéristique particulière chez une personne au fait qu’elle appartienne à un groupe particulier alors que la caractéristique n’a rien à voir avec le fait qu’elle appartienne à ce groupe.

Le biais de cadrage est la tendance à être influencé par la manière dont un problème est présenté. Par ex. la décision d’aller de l’avant ou pas avec une chirurgie peut être affectée par le fait que cette chirurgie soit décrite en termes de taux de succès ou en terme de taux d’échec, même si les deux chiffres fournissent la même information.

Le biais d’ancrage est la tendance à utiliser indument une information comme référence. Il s’agit généralement du premier élément d’information acquis sur le sujet. Ce biais peut intervenir, par exemple, dans les négociations, les soldes des magasins ou les menus de restaurants. (Dans les négociations, faire la première offre est avantageux.)

Le biais de représentativité est un raccourci mental qui consiste à porter un jugement à partir de quelques éléments qui ne sont pas nécessairement représentatifs.

Le biais de la disponibilité en mémoire consiste à porter un jugement sur une probabilité selon la facilité avec laquelle des exemples viennent à l’esprit. Ce biais peut, par exemple, amener à prendre pour fréquent un événement récent.

Le biais de statu quo est la tendance à préférer laisser les choses telles qu’elles sont, un changement apparaissant comme apportant plus de risques et d’inconvénients que d’avantages possibles. Dans divers domaines, ce biais explique des choix qui ne sont pas les plus rationnels. (Un biais se rapprochant du biais de statu quo est celui de la tendance à la justification du système qui se distingue par une plus forte composante motivationnelle.)

Le biais d’omission consiste à considérer que causer éventuellement un tort par une action est pire que causer un tort par l’inaction. Ainsi, le biais d’omission pourrait contribuer à expliquer que, dans l’incertitude, certains choisiront de refuser la vaccination pour leurs enfants.

Le biais de faux consensus est la tendance à croire que les autres sont d’accord avec nous plus qu’ils ne le sont réellement. Ce biais peut être particulièrement présent dans des groupes fermés dans lesquels les membres rencontrent rarement des gens qui divergent d’opinions et qui ont des préférences et des valeurs différentes. Ainsi, des groupes politiques ou religieux peuvent avoir l’impression d’avoir un plus grand soutien qu’ils ne l’ont en réalité.

La croyance en un monde juste est la tendance à croire que le monde est juste et que les gens méritent ce qui leur arrive. Des études ont montré que cette croyance répond souvent à un important besoin de sécurité. Différents processus cognitifs entrent en œuvre pour préserver la croyance que la société est juste et équitable malgré les faits qui montrent le contraire.

L’illusion de savoir consiste à se fier à des croyances erronées pour appréhender une réalité et à ne pas chercher à recueillir d’autres informations. La situation est jugée à tort comme étant similaire à d’autres situations connues et la personne réagit de la façon habituelle. Ainsi, une personne pourra sous-exploiter les possibilités d’un nouvel appareil. (Des campagnes électorales qui misent sur l’illusion de compréhension chez les électeurs).

L’effet Dunning-Kruger est le résultat de biais cognitifs qui amènent les personnes les moins compétentes à surestimer leurs compétences et les plus compétentes à les sous-estimer. Ce biais a été démontré dans plusieurs domaines.

Le biais de conformisme est la tendance à penser et agir comme les autres le font.

L’effet boomerang est le phénomène selon lequel les tentatives de persuasion ont l’effet inverse de celui attendu. Les croyances initiales sont renforcées face à des preuves pourtant contradictoires. Différentes hypothèses sont avancées pour expliquer ce phénomène.

L’illusion de contrôle est la tendance à croire que nous avons plus de contrôle sur une situation que nous n’en avons réellement. Un exemple extrême est celui du recours aux objets porte-chance.

L’effet de simple exposition est une augmentation de la probabilité d’un sentiment positif envers quelqu’un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou cet objet. Ce biais cognitif peut intervenir notamment dans la réponse à la publicité.

Pourquoi il faut lire 1984

Cet été j’ai (re)lu 1984 de George Orwell. Il faut lire ce livre. Tout le monde devrait lire ce livre.

Edit 2021 : Plus aucune excuse, l’oeuvre est dans le domaine public depuis 2021, et donc accessible gratuitement ici : https://www.librairal.org/wiki/George_Orwell:1984

Pour ceux qui n’en ont jamais entendu parler, il s’agit d’un roman d’anticipation, une dystopie, et probablement LA référence en la matière. Allégorie du despotisme moderne, écrit en 1949, il décrit avec vigueur ce que le XXe siècle pouvait offrir de pire. Il présente un monde en guerre permanente, sous la coupe d’un parti totalitaire en apparence inspiré du système soviétique, mais les liens avec le nazisme, et le fascisme sont tout aussi évidents : Parti unique, culte de la personnalité du chef « Big Brother », confusion volontaire des pouvoirs, plans de productions triennaux, parades et manifestations, rationnement, slogans, camps de travail, trucage de l’Histoire, propagande, etc. La liberté d’expression n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées, et d’immenses affiches sont placardées dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde »

Tout au long de la lecture de ce roman, on ne peut s’empêcher d’y voir par extension les dérives dans lesquels nos propres gouvernements glissent subrepticement : régime policier totalitaire, réduction des libertés, mais aussi la société de surveillance permanente qui est déjà bien en place, portée à la fois par les industries privées (réseaux sociaux et collectes d’informations) et les gouvernements (vidéosurveillance urbaine couplée à la reconnaissance faciale). Outre la connaissance absolue de ce que vous faites et ce que vous dites, les  réseaux sociaux permettent aussi de réaliser un évènement important décrit par Orwell : les manifestations de haine collective, embrasements grégaires et cathartiques qui canalisent les ressentiments des masses, et que l’on retrouve si clairement dans les débats stériles sur internet. Sur Facebook par exemple, il est toujours de bon ton de se (dé)solidariser publiquement d’un évènement atroce et d’afficher son empathie publique, sa haine du mal, tant il est rassurant de se réunir face à un ennemi commun bien identifié. On retrouve aussi dans le quotidien de 1984 les débats mineurs, voire triviaux, alimentés par les médias afin de nous détourner des problèmes de fonds de la société. Merci le JT de 13h !

Un autre aspect pernicieux parmi les manipulations du Parti réside dans la destruction de la langue et de la logique, promue par la Novlangue, un vocabulaire simpliste et polysémique qui ne permet plus ni subtilités ni argumentations. Certains avancent même que cette Novlangue est aujourd’hui déjà apparue, matérialisée par les smileys que nous échangeons au quotidien. Un appauvrissement des interactions écrites, des petits 🙂 qui permettent de faire passer un message pour du second degré, ou pas… Le roman, avec ses 3 parties bien distinctes, n’est certes pas le plus vibrant du monde, mais sa lecture est hypnotisante, tant elle fait froid dans le dos. Chaque paragraphe nous donne à réfléchir et on y trouve de nombreux passages poignants de réalisme qui font écho à notre propre société.


Passages choisis :

« Déguiser ses sentiments, maîtriser son expression, faire ce que faisaient les autres étaient des réactions instinctives »

« Si tous les autres acceptaient le mensonge imposé par le Parti – si tous les rapports racontaient la même chose –, le mensonge passait dans l’histoire et devenait vérité. « Celui qui a le contrôle du passé, disait le slogan du Parti, a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. »  »

« le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. »

« Le travail physique épuisant, le souci de la maison et des enfants, les querelles mesquines entre voisins, les films, le football, la bière et, surtout, le jeu, formaient tout leur horizon et comblaient leurs esprits. »

« L’isolement, dit-il, avait son prix. Chacun désirait disposer d’un endroit où se trouver seul à l’occasion. »

« c’est sur les gens incapables de la comprendre que la vision du monde qu’avait le Parti s’imposait avec le plus de succès. On pouvait leur faire accepter les violations les plus flagrantes de la réalité parce qu’ils ne saisissaient jamais entièrement l’énormité de ce qui leur était demandé et n’étaient pas suffisamment intéressés par les événements publics pour remarquer ce qui se passait. »

« En résumé, une société hiérarchisée n’était possible que sur la base de la pauvreté et de l’ignorance. »

« Si les contacts avec les étrangers lui étaient permis, il découvrirait que ce sont des créatures semblables à lui-même et que la plus grande partie de ce qu’on lui a raconté d’eux est fausse. Le monde fermé, scellé, dans lequel il vit, serait brisé, et la crainte, la haine, la certitude de son bon droit, desquelles dépend sa morale, pourraient disparaître. »

« Le but du groupe supérieur est de rester en place. Celui du groupe moyen, de changer de place avec le groupe supérieur. Le but du groupe inférieur, quand il en a un – car c’est une caractéristique permanente des inférieurs qu’ils sont trop écrasés de travail pour être conscients, d’une façon autre qu’intermittente, d’autre chose que de leur vie de chaque jour – est d’abolir toute distinction et de créer une société dans laquelle tous les hommes seraient égaux »

« Avec le développement de la télévision et le perfectionnement technique qui rendit possibles, sur le même instrument, la réception et la transmission simultanées, ce fut la fin de la vie privée. »

« il est indifférent de savoir quelles opinions les masses soutiennent ou ne soutiennent pas. On peut leur octroyer la liberté intellectuelle, car elles n’ont pas d’intelligence »

« l’espèce humaine avait le choix entre la liberté et le bonheur et que le bonheur valait mieux »

« La terre est aussi vieille que nous, pas plus vieille. Comment pourrait-elle être plus âgée ? Rien n’existe que par la conscience humaine. – Mais les rochers sont pleins de fossiles d’animaux disparus, de mammouths, de mastodontes, de reptiles énormes qui vécurent sur terre longtemps avant qu’on eût jamais parlé des hommes ? – Avez-vous jamais vu ces fossiles, Winston ? Naturellement non. Les biologistes du XIXe siècle les ont inventés. Avant l’homme, il n’y avait rien. « 

« Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain… éternellement. »


La traduction originale date de 1950 est vieillissante et un peu lourde, mais une nouvelle traduction totalement revue vient de paraître cette année : le texte est transposé du passé au présent par exemple, ce qui lui conférerait apparemment beaucoup plus de dynamisme. C’est un texte prophétique qu’il faut lire pour saisir les écueils vers lequel nous nous dirigeons si l’on veut les éviter avec lucidité.

« Les meilleurs livres, se dit-il, sont ceux qui racontent ce que l’on sait déjà.»

Que je sens de rudes combats!

Vous connaissez certainement le dilemme moral qui se posera aux intelligences artificielles lorsqu’elles seront en situation de faire un choix de vie ou de mort vis à vis de plusieurs individus. Que doit faire une voiture autonome si elle DOIT écraser SOIT un enfant SOIT une personne âgée ? Pour anticiper ces questions, des chercheurs ont mis en ligne le site http://moralmachine.mit.edu/hl/fr : un simulateur de situations qui évalue les choix moraux de la population mondiale, et qui permettra de définir la morale des I.A. que nous concevons. Les grandes idées qui ressortent de ce sondage, c’est :

  1. La majorité des personnes souhaitent minimiser le nombre de morts
  2. …mais elle préfèrent aussi acheter un véhicule qui va les protéger eux plutôt que les piétons. Les deux points ne sont pas compatibles… faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.
  3. La majorité des personnes accordent un bonus au nombre d’années restant à vivre : La vie des enfants est toujours privilégiée par rapport aux personnes plus âgées. Ce choix, comme tous les autres est discutable : comment évaluer la valeur d’un enfant par rapport à celle d’un adulte, en terme de contribution à notre société par exemple ? Quid d’un enfant gravement malade vs. un chirurgien cinquantenaire qui sauve des vies ?

Faites le test afin de vous confronter aux multiples dilemmes ! Rappelons pour finir, que de toutes façons, les voitures autonomes sauveront plus de vie que ne le ferait un humain. Le bénéfice sera toujours présent, même en cas de dilemme cornélien. Et pourquoi « Cornélien » ? Ces quelques vers du Cid, de Pierre Corneille, devraient illustrer l’origine de l’expression :

Que je sens de rudes combats! Contre mon propre honneur mon amour s’intéresse: Il faut venger un père, et perdre une maîtresse; L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras. Réduit au triste choix, ou de trahir ma flamme, Ou de vivre en infâme, Des deux côtés mon mal est infini. O Dieu! l’étrange peine! Faut-il laisser un affront impuni? Faut-il punir le père de Chimène?

[Le Cid, Acte I. sc. VI]

Le sens de l’avis…

@Zat_Rana a écrit un article  sur « les 77 vérités qu’il a apprises à propos de la vie ». Voici les 33 que j’ai préférées… des notes pour plus tard, ou pour plus tôt si j’arrive à remonter le temps.

  1. Votre santé mentale et physique passe avant tout. Le reste est secondaire.
  2. Moins est souvent synonyme de plus. La simplicité est souvent la réponse.
  3. En dehors de la physique, de la chimie et de la biologie, la plupart des sciences sont très incertaines. La méthode scientifique, cependant, est toujours l’arme la plus puissante à notre disposition.
  4. Au-delà des lois scientifiques et sociétales, les règles n’ont de rigidité que celle que vous leur accordez.
  5. Il faut de la chance pour réussir… mais la chance est une compétence qui se travaille. Faire de bons choix en est un des fondamentaux. Une grande partie de ce que nous attribuons à la bonne fortune relève de la persévérance.
  6. Tout commence et finit dans l’esprit. Il est crucial de savoir comment votre cerveau pense et quels sont ses biais.
  7. La joie n’est pas forcément un état d’allégresse permanent mais plutôt une satisfaction.
  8. Tout le monde est hypocrite et souvent cela n’a pas d’importance. La vie ne se résume pas à une formule.
  9. La lecture c’est de la télépathie. Un livre est la technologie la plus puissante jamais inventée.
  10. C’est toujours facile de critiquer. La question est de savoir si cela change quelque chose ou non. Le monde n’a pas besoin de plus de bruit parasite. Il faut donner l’exemple plutôt que de se plaindre.
  11. La lutte fait partie de la vie. Apprendre à se battre est déjà une récompense en soi.
  12. Soit vous contrôlez vos désirs, soit vos désirs vous contrôlent. Choisissez sagement.
  13. La diversité dans l’expérience alimente la diversité de la pensée. Vivez expérimentalement.
  14. La connaissance est bon marché.
  15. Nous sommes des algorithmes biologiques façonnés par ce qui nous alimente. Prenez soin de vos paramètres.
  16. Au commencement, la logique importe le plus. Au fil du temps, c’est l’imagination qui fait la différence.
  17. La nostalgie est très sélective. En moyenne, les choses sont aussi bonnes qu’elles l’ont été.
  18. La gratitude devrait être un état mental par défaut.
  19. Si vous vénérez l’argent, les possessions ou le prestige, vous n’en aurez jamais assez.
  20. La comparaison à autrui est une perte de temps. Il n’y a pas de tableau des scores dans la vie.
  21. La peur de la mort est en grande partie futile. Vivez si bien que vous serez toujours prêt.
  22. Tout est approximatif. Ne cherchez pas à avoir raison, mais plutôt à avoir moins tort.
  23. Il est préférable de ne pas avoir d’opinion que de suivre aveuglément celle de quelqu’un d’autre.
  24. Le cynisme résulte souvent d’une mauvaise perspective.
  25. La frontière est mince entre l’optimisme et la naïveté. Marchez prudemment.
  26. L’honnêteté brutale, même si elle est parfois blessante, crée des liens plus forts.
  27. La décision la plus importante est de choisir ce qui vous importe.
  28. L’équité n’existe pas, et s’en morfondre rend malheureux. Cependant, se battre pour a de la valeur.
  29. Oui, certaines personnes ont plus de talent inné. Mais le talent ne suffit pas.
  30. L’estime de soi et la confiance intellectuelle sont primordiales. Travaillez-les.
  31. Soyez indulgent avec vous-même face aux échecs. Ils ne vous définissent pas réellement.
  32. La vie est longue. Si vous utilisez bien votre temps, vous pouvez faire ce que vous voulez.
  33. La vie est courte. Ne perdez pas de temps avec ce qui n’en vaut pas la peine. N’attendez pas qu’il soit trop tard.

Trop c’est trop

Je ne poste plus (directement) de contenu sur Facebook, pour des tas de raisons que j’ai longuement détaillées ici : Faites sortir vos proches de Facebook Or, aujourd’hui, Facebook a réussi à me rendre furieux, même si j’ai tout fait pour ne plus alimenter ce monstre qui se nourrit de notre vie privée.
J’avais arrêté de poster des textes afin que Facebook n’analyse plus mes faits et opinions.
J’avais arrêté de publier des photos afin que Facebook ne traque plus ma présence ni celle de mes proches.
J’avais supprimé l’application qui consommait beaucoup trop de batterie, et pour cause : elle traque sans cesse notre géolocalisation et elle enregistre nos conversations en temps réel !
Cependant, j’avais conservé mon compte car nombre d’entre vous l’utilisent encore pour m’inviter à des événements, voire pour tenter de me joindre via Messenger.
 

Et aujourd’hui Facebook a dépassé les bornes : Ce matin, j’avais un rendez-vous professionnel avec un client que je n’avais jamais vu, jamais contacté, et dont je n’avais jamais entendu le nom. J’arrive à l’accueil, on demande cette personne, on passe 1h avec elle, puis je m’en vais. Sur le trajet de retour, je consulte Facebook, et là je vois apparaître la personne en question  dans les « contacts suggérés » ! Au début j’ai cru que Facebook avait réussi à écouter mes conversations via la version mobile de mon navigateur, et puis j’ai réalisé que j’avais pris en photo la carte de visite de cette personne, et que je l’avais envoyée par WhatsApp…  qui appartient à Facebook ! C’était évident : WhatsApp ne s’est pas privé de scanner ma photo, en lire le texte, repérer le nom de mon interlocuteur, remonter le tout à papa Facebook qui a pris l’initiative de me proposer ce nouvel ami. Quelle coïncidence, WhatsApp et Facebook viennent justement de recevoir une mise en demeure de la CNIL pour transmission de données illégale : https://www.cnil.fr/fr/transmission-de-donnees-de-whatsapp-facebook-mise-en-demeure-publique-pour-absence-de-base-legale  

Et maintenant on fait quoi ? Vous je ne sais pas, mais personnellement je vais : Encore moins utiliser Facebook (svp, utilisez des alternatives pour m’inviter à vos événements)
Désinstaller WhatsApp et passer à Signal : https://signal.org/ -> Aussi pratique, mais qui respecte votre vie privée.

Pour finir, je vous invite sincèrement à reconsidérer votre utilisation de Facebook et WhatsApp   Vincent Source de l’image : The Mac Observer

L’important c’est pas la chute…

Le principe d’équivalence, pierre angulaire de la théorie de la Relativité générale d’Einstein vient d’être testé et validé avec une précision inégalée.

Le satellite MICROSCOPE du CNES a démontré avec une précision de l’ordre de 10 puissance -14 (13 zéros après la virgule), que les corps tombent dans le vide avec la même accélération, quelle que soit leur masse, confirmant par là-même l’expérience de Galilée il y a 500 ans et la théorie centenaire d’Einstein. So Badass ! 😎 L’expérience a consisté à faire tomber deux masses (400g de platine et 300 g de titane, cf. photo) et de mesurer d’éventuels écarts de vitesse. Et plutôt que de les faire tomber de la Tour de Pise, pour les faire tomber vraiment très longtemps, on les a « jetées par terre tout en ratant le sol« ,  comme le précisait Douglas Adams... Bref, on les a mises en orbite à 700km de la terre.

On confirme donc que la gravitation n’est pas une force qui s’exerce depuis un objet vers un autre, mais une déformation de la structure même de l’espace-temps. Honnêtement, on n’est jamais vraiment serein à l’idée de tester à nouveau une telle théorie fondamentale… La relativité générale fonctionne très bien mais elle ne constitue pas aujourd’hui une théorie définitive puisqu’elle n’intègre pas les lois de la mécanique quantique, qui elles aussi fonctionnent très bien. On cherche toujours le cadre commun aux quatre interactions fondamentales. Et si le moindre écart avait été détecté, il aurait fallu tout revoir, tout repenser. Mais c’est ça la méthode scientifique : même quand on est certains, et parce que l’on souhaite toujours progresser, on teste en permanence, pour confirmer… ou infirmer, sans craindre de balayer instantanément des siècles de croyances.

Communiqué de presse du CNRS : http://www.insu.cnrs.fr/node/7918

Au milieu des médiocres et pathétiques actualités, entre un prince qui se marie et un chanteur alcoolique en fin de vie, voilà une information vraiment intéressante pour l’humanité

Une approche scientifique du paranormal

Carrie Poppy est journaliste d’investigation. Elle anime le podcast « Oh No, Ross and Carrie » dans lequel elle étudie les les allégations relatives au paranormal et à la spiritualité, en leur accordant toujours le bénéfice du doute. Elle infiltre des groupes de pseudo-sciences pour enquêter sur leurs pratiques et vérifier la probité des mystères annoncés. Elle va par exemple volontairement se faire exorciser pour vérifier si l’exorciste a recours à des stratagèmes psychologiques pour tenter de la convaincre qu’elle est possédée. Son approche vis à vis des croyances d’autrui est très respectueuse, et son analyse des vérités extérieures et vérités intérieures est empreinte de compassion. A ce jour, après plus de 70 enquêtes, même avec la plus grande bienveillance et l’envie farouche de constater un véritable phénomène inexpliqué, le constat est rude pour le paranormal… Car même derrière la plus grande des sincérités, les croyances restent des palliatifs que nous utilisons pour expliquer l’inexplicable. On n’y croit pas sur base de preuves. On y croit précisément parce que nous n’avons pas de preuve.

Je vous invite à écouter son TEDx enregistré à Vienne l’année dernière :

https://www.ted.com/talks/carrie_poppy_a_scientific_approach_to_the_paranormal

Blockchain et finance : je t’aime… moi non plus

En octobre 2017, j’ai répondu aux questions du journal Agefi Luxembourg (actualité financière, économique et européenne) sur un sujet qui m’intéresse fortement : la Blockchain. Cet article a ensuite été relayé par onepoint, et je le place ici pour archive.

Longtemps le secteur financier a considéré avec défiance la technologie Blockchain. Il entrevoit aujourd’hui de réelles opportunités grâce à cette technologie. Quel est votre avis ? 

Il est important de replacer la Blockchain dans le contexte historique de sa création afin de comprendre les enjeux auxquels elle a tenté de répondre. Il y a 10 ans débutait la « grande récession », la crise financière amorcée par les subprimes a créé une méfiance envers les titres de créances et plus généralement envers les institutions financières. C’est ce que Satoshi Nakamoto a tenté de résoudre en 2008, répondant ainsi au besoin d’une monnaie hors de l’emprise des banques et des gouvernements. « Le problème de fond avec les devises classiques réside dans la confiance nécessaire pour les faire fonctionner. La Banque Centrale doit s’engager à ne pas déprécier la devise, et pourtant l’histoire des devises fiduciaires est emplie de contre-exemples à l’encontre de cet engagement. Les banques doivent s’engager à détenir notre argent et à le transférer électroniquement, mais elles le prêtent dans des vagues de bulles de crédit avec à peine une fraction du montant en réserve. Nous devons leur faire confiance quant à notre vie privée, de crainte que des voleurs d’identités ne vident nos comptes » expliquait en 2009 Satoshi Nakamoto. En créant le Bitcoin, son postulat était clairement assumé : « Une version purement pair-à-pair d’argent électronique permettrait des paiements en ligne, envoyés directement d’une personne à l’autre, sans avoir à passer par une institution financière. » Bitcoin Whitepaper, 2008.

Une devise mondiale, échangeable de gré à gré, sans intermédiaire de confiance permettant d’assurer les mêmes garanties que les banques. Naturellement, cette méfiance fut réciproque, et c’est non sans une certaine incrédulité que le secteur financier regarda naître cette crypto-devise et ses concepts sous-jacents. Comment considérer autrement un outsider prétendant vous remplacer en renversant les fondations même de votre business model ? Les banques ne se voyaient pas substituées du jour au lendemain par des concepts algorithmiques et mathématiques, aussi puissants fussent-ils. Elles avaient survécu à l’émergence des banques en ligne. Et si cette Blockchain venait à confirmer ses prétentions ?  Elles pourraient toujours adopter une stratégie équivalente en rachetant les principaux acteurs du marché. Et puis plus rien… outre la spéculation croissante autour du Bitcoin, qui atteignit sa parité avec le dollar en 2011, il fallut attendre 7 ans avant de voir bouger les pièces maîtresses de l’échiquier.

En 2015, on ne parlait alors plus de « la Blockchain » et du Bitcoin mais bien « Des Blockchains » agrémentées de nouveaux services bien plus prometteurs qu’une simple devise virtuelle. Ethereum était né et offrait via ses Smart Contracts de réelles opportunités au travers de cas d’usage concrets : ce code immutable distribué permettait de dématérialiser et de certifier de nombreux aspects de la chaîne des métiers bancaires : trading, règlement (on parle du remplacement de SWIFT par Ripple), dépôt de titres infalsifiables, bases de registres KYC partagées, lutte contre le blanchiment de capitaux, etc. La défiance était passée. Il convenait à présent aux acteurs de la finance de prendre le train déjà lancé qui pourrait finalement apporter de belles opportunités au secteur. Afin de ne pas avancer seuls, des consortiums furent créés. Il était nécessaire d’être présent et visible en lançant des initiatives. Cependant, rapidement, la communauté des crypto-devises comprit que, bien que fondées sur les concepts de la Blockchain, ses ambitions étaient empreintes d’une certaine réserve. Il devenait nécessaire pour les banques de s’approprier la Blockchain pour en faire un avantage. A ce titre, le Consortium R3, fondé en 2015 et qui compte aujourd’hui plus de 100 institutions financières du monde entier, a présenté en 2016 sa réinterprétation de la Blockchain : « Corda »,  une plateforme visant à faciliter les accords financiers entre les institutions, avec un postulat rejetant formellement cette parenté : « Nous ne construisons pas une Blockchain. (…) Nous rejetons la notion selon laquelle toutes les données devraient être partagées entre tous les participants. » expliquait Richard Gendal Brown en 2016, créant ainsi la confusion sur la volonté réelle du secteur de s’engager dans ce domaine.

Avec un Bitcoin dépassant les 4000 euros en juillet dernier, 2017 est l’année où les premiers grands acteurs affichent clairement leur position non seulement vis-à-vis des Smart Contracts, mais aussi plus simplement vis-à-vis du Bitcoin et de la spéculation attenante. Par exemple, Goldman Sachs vient d’annoncer la possibilité imminente de traiter des Bitcoins et autres crypto-monnaies comme n’importe quelle autre devise. A contrario, Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, y voit une escroquerie et prédit leur implosion. Force est de constater que le secteur financier a maintenant admis que les Blockchains ont un bel avenir en perspective, et qu’il devient nécessaire de les intégrer pour développer et proposer des services autour de cette offre. Certains acteurs sont plus avancés que d’autres, mais entre ceux encore à la recherche de cas d’usage et ceux ayant déjà validé de nombreuses preuves de concept, les véritables sujets en production sont encore rares. Les sollicitations croissantes portent à croire que les premiers projets en production dans le secteur financier arriveront début 2018.

Comment la Blockchain change-t-elle nos façons de travailler ?

Aujourd’hui la Blockchain n’a encore rien révolutionné dans notre quotidien. Les acteurs du marché – qu’ils soient de l’IT ou de la Finance – en sont encore à la mise en œuvre. Et pourtant, nous sommes certainement face à une révolution équivalente à l’apparition d’Internet il y a 30 ans. Tout comme internet à l’époque, la démocratisation de la Blockchain prendra du temps. C’est un outil fabuleux dont il va falloir appréhender le fonctionnement et les opportunités. La Blockchain est avant tout un protocole d’échange, et à ce titre son implémentation dans les systèmes d’information devrait être transparente pour les utilisateurs et les clients. La sécurisation des transactions par exemple n’est pas un concept nouveau. En revanche, il faudra que chacun reste attentif sur les questions de vie privée, car la Blockchain est avant tout un registre public. Les transactions effectuées et les informations stockées peuvent être lues et retracées par tous. On imagine bien les conflits potentiels qui pourraient naître des exigences de la RGPD ou du droit à l’oubli numérique par exemple. A moyen terme, l’impact sur nos modes de travail pourrait être la remise en question totale de certaines activités professionnelles : quid des métiers reposant exclusivement sur la certification ou le dépôt de confiance ? On pense naturellement aux notaires mais certains services bancaires comme les dépôts de titres ne sont pas à l’abri ! La transformation digitale devra comme souvent être accompagnée d’une transformation RH.

Zététique

J’ai envie de vous parler d’un mot rigolo : la zététique. Définie comme « l’art du doute », la zététique est présentée comme « l’étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux, des pseudosciences et des thérapies étranges ». Cette discipline existe depuis 2000 ans et promeut l’approche méthodologique scientifique pour faire la part entre la science et les pseudo sciences. Cette recherche de vérité scientifique s’effectue par une méthode de sélection des idées et des modèles intellectuels qui décrivent le réel, le tout étant de faire le tri et d’évincer tout ce qui essaie de singer l’autorité de la science (une blouse blanche, ça fait toujours crédible…) sans la méthode sur le fond. La science est humble et confesse qu’elle ne possède pas de vérité pérenne. En revanche, elle est auto-corrective. La vérité est une erreur rectifiée, et se démarque en ce sens de la croyance qui reste fondamentalement immuable. Les pseudo sciences profitent de ce doute et proposent de gérer les zones d’ombres pour lesquelles la science moderne n’a pas de certitude.

« La seule vérité sacrée est qu’il n’y a pas de vérité sacrée : toutes les affirmations doivent être examinées avec un esprit critique ; les arguments d’autorité sont sans valeur ; tout ce qui ne correspond pas aux faits doit être rejeté ou révisé. La science n’est pas parfaite. Elle est souvent mal utilisée. C’est seulement un outil, mais c’est le meilleur outil que nous ayons. » (Carl Sagan)

Pourquoi ces pseudo sciences se répandent si facilement ?

Tout d’abord parce que le raisonnement scientifique n’est pas naturel chez l’homme, et les théories qui en découlent sont parfois même totalement contre-intuitives, ce qui n’aide pas à leur accorder le crédit qui leur est dû. Bien souvent, les lois de la physique contredisent même toutes les observations :

  • « les corps chutent à la même vitesse, quelle que soit leur masse »… force est de constater que ce n’est pas vrai : une boule de bowling tombe plus vite qu’une plume… Cela s’explique certes facilement (les frottements de l’air qui sont inversement proportionnels à la masse volumique), mais pour qui ne cherche pas à comprendre, il est plus facile de réfuter la théorie scientifique, voire d’invoquer une force surnaturelle qui retiendrait le ballon de foot.
  • « La terre tourne autour du soleil »… honnêtement, une simple observation nous montre le contraire puisque c’est apparemment le soleil qui fait le tour. Ce qui fait peur c’est que, encore aujourd’hui, 30% des européens en sont convaincus !

Et si cela ne suffisait pas, les biais cognitifs nous enseignent que notre cerveau va plus facilement se réfugier derrière une justification irrationnelle plutôt que de remettre en question ses croyances et chercher à comprendre. Saleté de cerveau, on ne peut avoir confiance en personne… Les pseudo sciences profitent de ces doutes et alimentent une défiance envers les sciences. Rien que le vocabulaire employé sème la confusion : les mots sont judicieusement choisis pour induire en erreur : elles parlent de « médecine douce », en opposition à la médecine scientifique qui serait de fait dure et néfaste. Internet a grandement contribué à la diffusion large de ces croyances, et l’on sait que la  libre concurrence des idées ne favorise pas toujours les approches les plus méthodiques. Et même quand des sujets ont déjà été réfutés depuis longtemps, les informations fallacieuses reviennent et abondent plus que jamais. Car les acteurs des pseudo-sciences ont vraisemblablement du temps libre et saturent l’espace d’expression, alimentant la confusion entre visibilité et représentativité. Et malheureusement, cette énergie n’a pas le même écho chez les scientifiques qui ne prennent pas assez le temps de réfuter, d’expliquer, de vulgariser. Il y en a de plus plus, c’est bien, mais il en faut encore plus, car corriger une erreur apparaît aussi important que de faire une nouvelle découverte.

A qui profite le crime ?

La science est testable et réfutable. Ceci dit, les pseudo-sciences le sont aussi. D’ailleurs, homéopathie, sophrologie, ostéopathie, astrologie, et voyance ont depuis longtemps été testées… et réfutées ! De 1987 à 2002 fut ouvert le « défi de la zététique : Vous prétendez avoir des pouvoirs… prouvez-le !« , avec comme récompense 200 000 euros pour qui parviendrait à prouver un phénomène paranormal. 264 candidatures, parmi lesquelles « Je peux détecter les billets de loterie gagnants, sans pendule« , « Je peux dialoguer avec l’au-delà via livres, télévisions, radios, télépathie acquise suite à une sortie hors du corps…« , « Je suis capable d’assurer la prévention des accidents d’avion par l’astrologie« , « Je peux lire dans le marc de café le passé, le présent et le futur d’une personne« , … bref, <spoiler> aucun candidat n’a jamais pu apporter de preuve. 264 échecs, mais finalement assez peu d’escrocs furent recensés. La plupart du temps, ceux qui croient dans les pseudo-sciences sont de bonne foi. Ils ont leurs raisons, même si elles sont subjectives et fausses. Malheureusement, même une croyance naïve peut devenir pernicieuse lorsque les acteurs de ces pseudo-sciences commencent à discréditer la médecine moderne et mettent ainsi en danger ceux qui les écoutent. La dernière mode ce sont les anti-vaccins, récemment portés par Isabelle Adjani. Non seulement leurs arguments sont tous faux, scientifiquement réfutés, mais ils  bénéficient d’une acceptation inquiétante puisque aujourd’hui 41% des Français se méfient des vaccins. Pauvre Pasteur…

Retour au moyen-âge ?

Alors comment faut-il réagir ? Laisser dire et accorder un libre champ à la « démocratie des crédules » ? Surtout pas. Selon moi, l’éducation est la clé. Il faut initier les jeunes le plus tôt possible à la pensée méthodique et à l’esprit critique, leur donner les armes intellectuelles pour douter et ne pas accepter les arguments d’autorité.

« Rising prophecies, assuring, frightening, comforting A truth seems to rise from inevitable signs Or do we see signs where we want to see them ? » (The Aching Beauty – The Hundredth Name)

Anagrammes

J’ai toujours aimé les anagrammes. Est-ce l’émission de Daniel Prévost ou simplement la beauté du jeu littéraire qui m’a attiré ? Son caractère pseudo-ésotérique, sa dimension cryptique ? Je suis en admiration devant la capacité de certains à créer, découvrir ces permutations, dont le sens caché , une fois révélé, présente en écho une perspective parfois troublante.

Étienne Klein et Jacques Perry-Salkow figurent parmi les maîtres actuels de cette discipline, et voici quelques unes de leurs plus belles découvertes :

  • La nuit des étoiles filantes = lointain satellite de feu
  • La solidarité = droit à l’asile
  • Le sectarisme = c’est la misère
  • Le front national = l’entonnoir fatal
  • Le réchauffement climatique = ce fuel qui tâche le firmament
  • L’état islamique = qui attise le mal
  • Le travail, la famille, la patrie = la villa, le mari parfait, la télé
  • De la démocratie = art de la comédie
  • La liberté de la presse = la prière et les balles
  • La propriété, source de l’inégalité = origine de la prospérité actuelle
  • De l’idée du libre arbitre = la bride terrible de Dieu
  • Le journal du séducteur = jeu cruel d’un sale tordu
  • Les ondes gravitationnelles = le vent d’orages lointains
  • La fin du monde est pour demain = arôme fou d’un matin splendide
  • Et la mort n’est rien pour nous = empruntons la route et rions